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Quand on lui demande si c’était un rêve de commencer le rap il répond avec assurance : « Faire de la musique ou vendre des disques c’était pas un rêve mais monter sur scène ça a toujours été un rêve de ouf ». Youssef Swatt’s nous avait fixé rendez-vous chez lui, à Ixelles, dans une maison qu’il partage avec deux potes.

 

 

A 19 ans il a déjà un parcours impressionnant : « J’ai commencé il y a 5 ans en écrivant des histoires et comme j’écoutais du rap depuis tout petit, je m’y suis mis. J’ai grandi avec le rap. Celui qui est axé sur la plume et les textes. C’est ce qui a forgé mes valeurs, m’a éduqué. » Youssef garde une dimension très personnelle dans son rap, la volonté de transmettre aux gens ce qui le touche, l’inspire.

 

 

« J’écris parce que ça me parle à moi mais les valeurs que j’essaie de faire passer peuvent parler à tout le monde… »

 

 

Il veut faire les choses bien et ça se remarque : de l’écriture à la scène, tout est soigné, calculé. En concert, l’atmosphère est centrée sur les paroles, il nous explique que c’est une chose à laquelle il réfléchit dès l’écriture.

 

 

Minutieux dans ses textes, Youssef ne perd pas de vue le sens : « Parfois je me demande pourquoi je fais ça, il y a des moments plus difficiles. Mais dès que je fais un concert, quand je monte sur scène je me dis : « Mais non t ‘es ouf, c’est un truc de malade. Faut que je continue ! »

"L'avenir est à nous"

Mais il n’y a pas que ça, il nous explique que le rôle des artistes n’est pas de se limiter à la musicalité : « La scène c’est aussi l’endroit où tu peux faire passer ton message, tu n’es pas obligé de revendiquer quoi que ce soit dans tes sons, mais là tu peux faire un speech sur ce qui te tient à cœur. » assure-t-il avec conviction.

 

 

Il confie qu’il a écrit un texte, l’histoire d’un enfant bloqué au milieu des conflits du Moyen Orient : « Le morceau est fini et je l’aime vraiment mais je me dis que trois minutes c’est trop peu pour aborder un sujet comme ça. Pourtant j’aimerais parler de comment changer le monde, des vicelards en politique… mais c’est compliqué ». La passion et la volonté se ressentent dans sa voix. Pour lui le rap a besoin de revendications, il peut apporter une vision nouvelle à certains sujets. 

 

 

Selon lui l’identité du rap belge c’est l’authenticité : « On s’est fait nous-même. On n’a pas été mis en avant, ce qui fait qu’on a pas le vice de l’industrie ». Le rap belge innove sans arrêt, il y a plein de gars talentueux et ça commence à faire du bruit. Youssef est enthousiaste quand on parle de l’avenir du rap belge, pour lui on est dans un tournant : « Ça fait partie de l’évolution, c’est que du bon ! »

 

 

«Quand j’ai commencé je disais toujours : « l’avenir est à nous ». Je suis toujours dans cette optique, celle de réaliser ses rêves mais je pense que je vais laisser l’avenir là où il est pour me focaliser sur le présent ». Il conclut la rencontre en jouant un morceau de piano et nous demande si on veut rester pour une partie de FIFA. C'est ça l'authenticité du rap belge.